
Chez les animaux, la souplesse et la laxité sont deux concepts importants liés à la mobilité et à la santé musculo-squelettique. Bien qu'ils se réfèrent tous deux à la capacité de mouvement des articulations et des muscles, leurs implications sont très différentes. Examinons ce que ces termes signifient et comment ils influencent la bonne mobilité articulaire.
La souplesse : une mobilité saine et contrôlée
La souplesse chez les animaux fait référence à la capacité des muscles, des tendons et des ligaments à s'étirer et à se détendre, permettant ainsi une large gamme de mouvements sans douleur. Elle est souvent observée chez des espèces naturellement plus flexibles, comme les félins, qui utilisent cette flexibilité dans leurs mouvements quotidiens, que ce soit pour courir, sauter ou grimper. Les animaux ayant une bonne souplesse peuvent exécuter des mouvements fluides et naturels.
Chez les animaux domestiques, la souplesse peut être améliorée par une activité physique régulière et des exercices spécifiques. Par exemple, les chevaux peuvent bénéficier de séances d’étirement et de renforcement musculaire, tandis que des activités comme la natation ou le jeu peuvent aider à maintenir une bonne souplesse chez les chiens.
Cette qualité est nécessaire pour l’équilibre et la coordination des mouvements. Les muscles flexibles permettent un meilleur ajustement aux mouvements de l'animal, ce qui améliore la stabilité pendant les déplacements, ou même en statique.
Les facteurs influençant la souplesse chez les animaux incluent :
- L’activité physique régulière : les animaux qui sont régulièrement dans le mouvement libre, ont généralement une plus grande souplesse.
- Les exercices ciblés : certaines espèces, comme les chevaux de dressage ou les chiens de sport, peuvent avoir une souplesse améliorée grâce à des exercices spécifiques.
- L'âge : la souplesse peut diminuer avec l'âge, surtout si l'animal est moins actif.
La souplesse est donc cruciale pour une mobilité optimale et la prévention de blessures chez les animaux.
En effet, elle réduit le risque de blessures musculaires et articulaires en permettant aux muscles et tendons de s'étirer sans se déchirer ou se contracter de manière excessive.
Les muscles souples se contractent de manière plus contrôlée et s'étirent dans leurs limites, ce qui protège les articulations des traumatismes. Pour les animaux en sport (comme les chiens de travail ou les chevaux de course), des muscles et tendons plus flexibles permettent une meilleure absorption des chocs et des impacts.
Chez un animal souple, on retrouve moins de tensions musculaires, et donc moins de lésions lors d'activité à fort impact.
La souplesse favorise également une meilleure circulation sanguine, en particulier dans les muscles et les tissus conjonctifs. L’étirement des muscles et des tendons améliore le flux sanguin, ce qui aide à :
- Réduire les tensions musculaires et les risques de raideurs ou de déformations articulaires associées
- Accélérer la récupération après un effort physique
- Apporter plus de nutriments aux muscles pendant l'exercice, réduisant ainsi la sensation de fatigue.
- Réduire l'inflammation ou la douleur
La laxité : un excès de mobilité articulaire
La laxité quant à elle, fait référence à une instabilité ou une hypermobilité des articulations, résultant d’une faiblesse ou d’un relâchement des ligaments. Les ligaments sont des tissus fibreux et élastiques qui relient deux os entre eux pour former une articulation. Leur élasticité permet d'être déformable pour autoriser le mouvement d'un segment osseux par rapport à l'autre. Il arrive que les ligaments soient trop "lâche" et autorisent des mouvements au-delà de l'amplitude physiologique de l'articulation : l'hyperlaxité. Cette condition peut être présente dès la naissance ou résulter de traumatisme. Les races ayant des prédispositions à l'hyperlaxité articulaire sont plus sujets à des risques de luxation ou d'entorse.
Chez les animaux, la laxité peut se manifester de différentes manières :
- Hypermobilité articulaire : certaines articulations se déplacent au-delà de l’amplitude normale de mouvement, ce qui peut provoquer un instabilité, un vieillissement précoce des cartilages articulaires, et de la douleur
- Fréquence accrue des blessures : les animaux ayant une laxité excessive des articulations peuvent être plus susceptibles de subir des blessures musculaires, ligamentaires ou osseuses, de façon chronique
Les causes de la laxité chez les animaux peuvent être :
- Génétique : certaines races peuvent présenter une laxité articulaire congénitale.
- Maladies du tissu conjonctif : certaines pathologies peuvent entraîner un relâchement anormal des ligaments, provoquant une laxité accrue.
- Blessures : des traumatismes antérieurs peuvent endommager les ligaments, augmentant ainsi l'instabilité d'une articulation.
L'hyperlaxité n'est pas bénéfique et peut causer des douleurs ou des complications à long terme si elle n'est pas gérée correctement. Le renforcement musculaires permet d'améliorer la contention d'une articulation instable.
Pour palier à l'hyperlaxité, le but est donc de trouver le bon équilibre entre le développement de la musculature et le maintient de la souplesse.
Pour résumer, quelles sont les différences entre souplesse et laxité ?
Nature : La souplesse concerne la capacité des muscles et des tendons à s'étirer et à se détendre dans une amplitude de mouvement contrôlée. La laxité, en revanche, concerne la mobilité des articulations, souvent en raison de ligaments trop lâches.
Contrôlabilité : La souplesse chez les animaux peut être améliorée par des exercices physiques et des étirements, tandis que la laxité, bien qu’elle puisse parfois être contrôlée partiellement par des exercices de renforcement musculaire, est souvent une condition plus difficile à corriger.
Conséquences sur la santé : La souplesse est généralement bénéfique et permet aux animaux de bouger librement et efficacement. En revanche, l'hyperlaxité peut entraîner des douleurs, une instabilité articulaire, et un risque accru de blessures.
- Performance fonctionnelle : Une bonne souplesse améliore les performances, que ce soit pour un chien de travail ou un cheval de sport. En revanche, une laxité excessive peut nuire à l’agilité et à la stabilité, notamment dans des sports canins ou équins où la précision du mouvement est cruciale.
Conclusion
La souplesse et la laxité sont des notions clés en santé animale, mais elles désignent des phénomènes très différents. La souplesse est bénéfique et permet une plus grande amplitude de mouvement, tandis que la laxité, bien qu’elle puisse parfois être naturelle, peut entraîner une instabilité et des blessures si elle n’est pas gérée correctement. Comprendre ces différences est essentiel pour assurer la santé et le bien-être des animaux, en particulier dans les contextes sportifs ou de rééducation.